Males de um mundo absurdo e esquecido

O passado 7 de Outubro deixou marcas em Bangkok: 400 feridos e 2 mortos. Confrontos entre manifestantes e polícia, instituição de um estado de sítio e outros absurdos que confirmam que o mundo não aprende nada com o passado.
Crise é ninguém dar conta deste tipo de notícias. Enquanto todos se mantiverem ocupados a seguir as tolices e a papar os grupes da crise económica, a velha crise da ignorância e indiferença permanece. Os umbigos vão aumentando nas suas crises de individualismo e futilidade, enquanto os males do mundo passam ao lado e são esquecidos.

«Thaïlande. La nation a perdu son âme»

«Depuis que le pays a frôlé la catastrophe, le 2 septembre [quand l'état d'urgence a été décrété par le précédent gouvernement], nous sommes sur une pente glissante. Et, compte tenu de l'évolution de la situation, les choses pourraient tourner bien plus mal que lors des crises politiques du 14 octobre 1973, du 6 octobre 1976 ou du mois de mai 1992. Les leçons du passé nous ont peut-être retenus jusqu'au matin du 7 octobre [les affrontements entre les manifestants antigouvernementaux et les forces de l'ordre ont fait alors 2 morts et plus de 400 blessés], mais, maintenant que nous sommes lancés, ces dates ont perdu tout leur sens.
C'est une bien triste évolution que celle de la politique sanglante de notre pays. Nous avons dénoncé les chars d'assaut et la dictature en 1973, une politique d'extrême droite en 1976 et l'armée, à nouveau, en 1992. Quand l'escalade de la violence conduit les Thaïlandais à se tuer entre eux, comme c'est le cas en ce moment, il est beaucoup plus difficile de désigner les coupables. Ce nouveau bain de sang signifie simplement que le royaume n'a pas réussi à devenir un "bon pays". Et les trois carnages précédents ne font qu'amplifier notre honte. La politique a un sens jusqu'à un certain point au-delà duquel l'absurdité prend le dessus. Les "héros" d'octobre combattent désormais dans le camp opposé. Chamlong Srimuang, l'un des leaders de l'opposition, qui, dans le passé, a été amené à nier toute implication dans le complot contre le mouvement étudiant de 1976, est aujourd'hui derrière les barreaux pour avoir combattu la "dictature". L'ancien Premier ministre Samak Sundaravej [contraint à la démission le 9 septembre dernier], un autre "méchant" d'octobre, a réussi à se racheter aux yeux du monde en se présentant comme un dirigeant démocrate persécuté. Et il est possible que quelques années d'agitation aient suffi à gommer le fait que le principal dirigeant de l'opposition soit un jour passé à la télévision pour défendre vigoureusement la politique fiscale du gouvernement Thaksin vis-à-vis du secteur des télécommunications [avant d'entrer en politique, l'ancien Premier ministre, aujourd'hui en exil en Grande-Bretagne, avait bâti son empire dans ce domaine].

La politique est porteuse d'idéologies que nous n'hésitons pas à fouler aux pieds lorsque l'occasion s'en présente. Le 7 octobre, la Thaïlande a perdu beaucoup plus que deux vies et la jambe d'un homme. Le bilan des victimes confirme la disparition des principes qui ont conduit les deux camps sur la voie de l'affrontement. Le respect de l'égalité, de la société civile et de toutes les autres valeurs estimables de la démocratie s'est volatilisé. Avec les "éléphants" qui s'affrontent, le "peuple" n'a pas le loisir de réfléchir. Il ne peut que suivre des ordres qui bénéficient à tout le monde sauf à lui. Le 7 octobre, la police a dû se conformer aux instructions, tandis que les protestataires devaient défiler et s'emparer du Parlement. Que les manifestants aient été provocateurs et les policiers violents ne change rien à l'affaire. Nous sommes en guerre, et c'est donc "nous" qui avons raison et "eux" tort.Qui sont-ils ? Il y a Thaksin, Chamlong, Samak, Chavalit Yongchaiyudh [vice-Premier ministre qui vient de présenter sa démission] et Sondhi Limthongkul [l'un des chefs de l'opposition]. Quand ils étaient dans le même camp, la vie semblait facile. Maintenant qu'ils sont divisés et que beaucoup de gens sont prêts à mourir pour leur cause, le pays est au bord de la guerre civile. Dans les deux camps, on proclame que le peuple se sacrifie pour l'intérêt général de la nation. Les policiers "assurent le maintien de l'ordre public". Et les protestataires "défendent le pays contre les escrocs de la politique".

Dans toute guerre, chacun est contraint de faire le mal, prétendument pour défendre le bien. Avons-nous le droit de dire : "Oui, je veux défendre le bien, mais je ne suis pas prêt pour autant à faire le mal" ? Oui, nous l'avons, mais ce droit n'est que le dernier écho de notre conscience, le chant du cygne des valeurs avant qu'elles ne disparaissent. Thaksin va-t-il tenter un retour en force dans cinq ans ? Chamlong sera-t-il encore là dans dix ans pour conduire une autre insurrection populaire ? Sondhi va-t-il réellement devenir moine une fois cette guerre terminée ? Nul ne peut répondre avec certitude à ces questions, mais la possibilité de les voir revenir sur la scène politique et prendre la tête d'un nouveau mouvement est peut-être plus grande que celle de voir les Thaïlandais recouvrer leur âme perdue.

La blessure ne cicatrisera pas de sitôt. Un jour ou l'autre, l'agitation et le bain de sang cesseront et, dans quelques mois, nous aurons peut-être une nouvelle Constitution, une "réforme" proclamée haut et fort. A vrai dire, nous avons déjà connu cette situation et eu une très bonne chance d'éviter un nouvel "octobre noir" ou un nouveau "mai noir". Nous n'avons tiré aucune leçon du passé, si ce n'est qu'il est facile, en temps de paix, de croire à tort que la guerre est lointaine. Les semblants de leçon s'arrêtent là. Nous n'avons pas besoin d'apprendre davantage. Surtout en ce moment, où tout le monde est persuadé d'avoir raison.»

citado do Courrier International

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