l'adhésion du Venezuela au Mercosur

Cinq chefs d'Etat scellent à Caracas l'adhésion du Venezuela au Mercosur

LE MONDE | 05.07.06 | 15h15 • Mis à jour le 05.07.06 | 15h15

BOGOTA CORRESPONDANTE

Le président vénézuélien, Hugo Chavez (à gauche), avec ses homologues paraguayen, Nicanor Duarte, et argentin, Nestor Kirchner (à droite), lors de la signature de l'accord sur l'adhésion du Venezuela au Mercosur, à Caracas, le 4 juillet.


Quinze ans après sa création, le Mercosur s'élargit. Le Venezuela d'Hugo Chavez est officiellement devenu, mardi 4 juillet, le cinquième membre du marché commun latino-américain qui réunit le Brésil, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay. L'adhésion du Venezuela, huitième producteur et cinquième exportateur de brut mondial, ne peut que stimuler le développement des échanges au sein du Mercosur. Mais elle risque d'approfondir les dissensions qui couvent au sein du bloc. Très marqué à gauche, le président Hugo Chavez ne cache pas son intention de transformer le pacte d'intégration en outil politique au service de la solidarité latino-américaine et de l'anti-impérialisme.

Le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, l'Argentin Nestor Kirchner, l'Uruguayen Tabaré Vazquez et le Paraguayen Nicanor Duarte avaient tous fait le voyage à Caracas pour la signature officielle du protocole d'adhésion. Allié privilégié de M. Chavez, le président bolivien, Evo Morales, était également de la cérémonie comme observateur.

75 % DU PIB SUD-AMÉRICAIN

Le moment l'exigeait : les chefs d'Etat se sont montrés confiants dans l'avenir du processus d'intégration. Le président brésilien a rappelé que le Mercosur élargi réunit 250 millions d'habitants, couvre 13 millions de km2 et représente 75 % du produit intérieur brut (PIB) sud-américain. "Nous ne devons pas craindre les divergences", a toutefois souligné M. Lula da Silva. La récente nationalisation des hydrocarbures boliviens, décidée par M. Morales, a été très mal vécue par Brasilia.

Troisième économie du continent, le Venezuela dispose d'un délai de quatre ans pour adopter le tarif extérieur commun du Mercosur. Dès 2010, le nouvel associé aura accès aux marchés brésiliens et argentins. Inquiets de voir arriver un nouveau grand, l'Uruguay et le Paraguay ont obtenu de n'ouvrir leur marché qu'en 2013. Caracas a concédé un droit d'entrée immédiat à leurs principaux produits d'exportation. M. Chavez se pose ainsi en défenseur des plus faibles et de la correction des "asymétries économiques", réclamée par Montevideo et Asuncion. Il a évoqué la possibilité de voir rapidement la Bolivie - le pays le plus pauvre du continent - adhérer au Mercosur.

Mais le chantre de "l'intégration socialiste" ne fait pas que des adeptes. "Mon cher Chavez : la diversité économique et la pluralité politique ne doivent pas affecter l'union d'Amérique du Sud", a lancé M. Lula da Silva à son homologue vénézuélien. En avril, le Venezuela créait la surprise en se retirant de la Communauté andine des nations, le plus vieux pacte d'intégration latino-américaine, au motif que Lima et Bogota avaient accepté de négocier des traités de libre-échange avec les Etats-Unis. Depuis son arrivée au pouvoir, en 1998, M. Chavez s'oppose aux visées de Washington qui rêvait alors de prendre la tête d'une grande "zone de libre-échange américaine (ALCA)" réunissant tous les pays du continent. "La tendance hégémonique unipolaire continue de s'affaiblir", a déclaré M. Chavez, mardi à Caracas. Selon lui, "l'ALCA et le Mercosur sont incompatibles, les années qui passent le confirment".

Dans l'enthousiasme du moment, le président vénézuélien s'est dit partisan d'un "méga-Etat" défini comme "une union de républiques, une communauté sud-américaine". "L'idée me plaît (...). Nous allons le constituer", a pointé M. Chavez. M. Kirchner souligne, lui, que "l'adhésion du Venezuela n'est pas seulement une réussite pour le Mercosur, elle est un défi".

1 nomades:

Anonyme a dit…
25/11/09 17:45

beaucoup appris

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