«Louis- Après, ce que je fais,
je pars...
Je ne reviens plus jamais. Je meurs quelques mois
plus tard,
une année tout au plus.
Une chose dont je me souviens et que je raconte
encore (après j'en aurai fini):
c'est l'été, c'est pendant ces années où je suis
absent,
c'est dans le Sud de la France.
Parce que je me suis perdu, la nuit, dans la
montagne,
je décide de marcher le long de la voie ferrée.
Elle m'évitera les méandres de la route, le chemin
sera plus court et je sais qu'elle passe près de la maison où je vis.
La nuit, aucun train n'y circule, je n'y risque rien
et c'est ainsi que je me retrouverai.
À un moment, je suis à l'entrée d'un viaduc
immense,
il domine la vallée que je devine sous la lune,
et je marche seul dans la nuit,
à égale distance du ciel et de la terre.
Ce que je pense
(et c'est cela que je voulais dire)
c'est que je devrais pousser un grand et beau cri,
un long et joyeux cri qui résonnerait dans toute
la vallée,
que c'est ce bonheur-là que je devrais m'offrir,
hurler une bonne fois,
mais je ne le fais pas,
je ne l'ai pas fait.
Je me remets en route avec seul le bruit de mes
pas sur le gravier.
Ce sont des oublis comme celui-là que je regretterais.»
Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, Berlin, Juillet 1990, au Théâtre de la Cité, du 13 au 25 novembre 2007.
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2 nomades:
faz bem mandar um grito de vez em quando... senao dp ficamos com dores de barriga eheh
a avó diz que tem aqui um pexinho e um chazinho pra dor de barriga!
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